Tout savoir sur le séchage des plantes aromatiques et médicinales avec Alice & Pauline
Qui n’a jamais rêvé d’avoir une armoire d’apothicaire chez soi, remplie de plantes aromatiques et médicinales séchées ?
Promis, ce n’est pas si compliqué ! Un grand nombre de plantes peuvent facilement se sécher et se conserver. Les plantes séchées ont de nombreuses utilisations culinaires, cosmétiques, médicinales.
Fondatrices de Ferme Alpa, Alice & Pauline cultivent plus d’une trentaine de variétés de plantes. Elles vous livrent tout leurs secrets pour un séchage réussi des plantes aromatiques et médicinales !
À la rencontre de Pauline & Alice, deux agricultrices éthiques
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Pauline : J’ai 33 ans et je viens de Champagne. J’ai un parcours qui allie le commerce, les Beaux-Arts en design, et une formation agricole spécialisée dans les plantes médicinales.
Alice : J’ai 29 ans et j’ai grandi en Limousin, dans une ferme polyculture élevage. Mon parcours comprend une formation en art, suivie d’une formation agricole.
Nous nous sommes rencontrées aux Beaux-Arts et avons cheminé ensemble, faisant du woofing avant de nous lancer dans notre propre ferme.
Pouvez-vous nous parler de Ferme Alpa ?
Notre ferme, située en Haute-Vienne, est dédiée à la culture de plus d’une trentaine de variétés de plantes, cultivées à la main et en agriculture biologique. Nous attachons une grande importance au vivant et à la préservation de l’environnement. Actuellement, nous rénovons un gîte de groupe, et dans quelques mois, nous proposerons des ateliers en lien avec les plantes. Nous proposons différents produits : des tisanes, huiles pour visage et corps, sels, bâtons de fumigations, bougies…

D’où vient votre passion pour la botanique et l’agriculture ?
Nous avons toujours eu une affection pour les plantes et avons cherché à nous soigner de la manière la plus naturelle possible. Dans notre société actuelle, il nous est apparu évident de mettre les mains dans la terre afin de proposer des produits sains et naturels. De plus, nous considérons l’apprentissage constant comme essentiel et stimulant dans ce domaine. Nous cherchons sans cesse à approfondir nos connaissances sur les plantes et les techniques de culture.

Quelle est votre plante aromatique ou médicinale préférée ?
Pauline : Pour moi, c’est la menthe poivrée. Cela a toujours été le cas, et elle reste ma préférée ! Son odeur, son goût et ses bienfaits m’enchantent toujours autant.
Alice : Ma plante préférée est le bouillon blanc. On a tendance à la cantonner aux bas-côtés, mais elle est si généreuse en fleurs et en bienfaits qu’on aurait tort de s’en priver !
Avez-vous une anecdote végétale à partager avec nous ?
Nous adorons voir les bourdons et les abeilles endormis, chargés de pollen, dans nos fleurs de mauves. À tel point que nous devons les réveiller avant de procéder aux cueillettes ! Leur présence est importante à notre ferme et nous apprécions leur rôle essentiel dans la pollinisation et la santé de notre environnement.
1. La cueillette et la préparation au séchage
Quand récolter ses plantes ?
Eh bien, cela dépend, sinon ce serait trop facile ! Les fleurs se récoltent généralement du printemps jusqu’à la fin de l’été. Pour certaines espèces, il est préférable de les cueillir tôt le matin, car elles se referment par la suite, tandis que d’autres doivent être récoltées plus tard, lorsqu’elles sont bien ouvertes. Par exemple, les roses et les coquelicots doivent être cueillis quotidiennement pour éviter qu’elles ne tombent, tandis que d’autres comme les calendulas ou les bleuets peuvent être récoltés tous les deux ou trois jours.
Il peut être utile de suivre un calendrier de récolte pour chaque plante afin d’optimiser la cueillette. Les fleurs doivent être sèches avant d’être cueillies, tandis que les feuilles (menthe, mélisse, verveine, etc.) peuvent être récoltées avec un peu d’humidité, comme une légère rosée ou après une petite pluie. Les feuilles se récoltent sur une période plus longue, allant de mars à décembre selon la météo.

Comment les préparer pour le séchage ?
En général, la préparation des plantes pour le séchage est assez simple. Il est conseillé de ne pas attendre après la cueillette pour les mettre à sécher et de veiller à ne pas les tasser dans les paniers, caisses ou draps lors de la récolte. Si nécessaire, un nettoyage léger peut être effectué pour enlever la poussière ou les insectes, mais il est préférable de ne pas les laver à l’eau, car cela pourrait introduire de l’humidité. Il est également important de trier les plantes pour retirer celles qui sont abîmées ou malades, afin d’assurer la qualité du produit final. Enfin, il est préférable de conserver les plantes dans un endroit frais et sec avant de les mettre à sécher.

Quelles sont les plantes aromatiques ou médicinales les plus simples à sécher ? et les plus délicates ?
La verveine est sans conteste la plus facile à sécher ! Elle se dessèche rapidement et sans difficulté. D’autres plantes comme le calendula, la camomille, la menthe poivrée, l’immortelle et le thym se sèchent également aisément.
En revanche, certaines plantes sont plus délicates. Par exemple, la mélisse n’apprécie pas d’être manipulée et a tendance à noircir rapidement. Le bleuet peut parfois rencontrer des difficultés pour conserver sa couleur bleue, et les coquelicots ont tendance à former des agglomérats de feuilles, ce qui complique leur séchage.
2. Tout savoir sur le séchage des plantes aromatiques et médicinales
Pourquoi faire sécher ses plantes aromatiques et médicinales ?
Il y a plusieurs raisons. Tout d’abord, faire soi-même permet de savoir d’où viennent les plantes, garantissant ainsi leur qualité. Cela répond également à ses besoins et à ses envies, offrant une satisfaction personnelle. De plus, le séchage permet de conserver les plantes pendant une longue période, préservant ainsi leurs arômes et propriétés médicinales. Enfin, c’est une démarche écologique qui favorise l’autonomie et le respect de l’environnement.

Quelles sont les différentes méthodes de séchage des plantes ? Quelle est votre préférée ?
Il existe plusieurs méthodes de séchage des plantes aromatiques et médicinales :
- Séchage à l’air libre : Suspension des tiges ou étalage des feuilles en une seule couche dans un endroit bien ventilé et ombragé.
- Séchage au four : Au four à une température basse (environ 40-50 °C), les plantes sont placées sur une plaque de cuisson.
- Déshydrateur : Permet de contrôler la température et le débit d’air.
- Séchage sur claies dans l’obscurité : Éparpillez les plantes sur les claies dans un endroit sans lumière, bien ventilé, pour éviter l’exposition directe à la lumière.
- Séchoirs solaires : Un séchoir solaire capte la chaleur du soleil à l’intérieur d’une structure conçue pour que l’air chaud s’élève, créant un courant qui évacue l’humidité des plantes, permettant ainsi un séchage efficace.
Nous utilisons des séchoirs à claies dans l’obscurité, mais nous aimerions aussi à l’avenir concevoir un séchoir solaire.


Où faire sécher ses plantes ?

L’endroit idéal pour sécher des plantes dans une maison est généralement un grenier ou un placard bien ventilé. Si ces options ne sont pas disponibles, il est préférable d’éviter les pièces humides comme la cuisine, la chambre ou la salle de bains. Des pièces telles que le salon ou le bureau conviennent mieux même si un endroit sombre est mieux.
L’utilisation de filets de séchage suspendus est une excellente solution pour optimiser l’espace et favoriser une bonne circulation de l’air. Ces filets permettent de suspendre les plantes sans les tasser. Au départ, nous avons également commencé avec cette méthode !
Quelles sont les conditions idéales pour faire sécher ses plantes ? (température, humidité, etc.)
Les trois conditions principales pour un séchage optimal des plantes sont : un endroit sec, avec une humidité comprise entre 30 et 40 %, un environnement sombre, voire totalement obscur, et une bonne circulation de l’air. La température joue aussi un rôle crucial dans la vitesse de séchage, il est recommandé de maintenir une température entre 30 °C et 35 °C.
Ces conditions garantissent non seulement un séchage efficace, mais aussi la préservation des arômes et des propriétés médicinales des plantes.
Combien de temps prend le processus de séchage ?
Cela dépend des plantes, des conditions de séchage et du type de méthode utilisée. À l’air libre, (la méthode la plus courante) cela peut varier entre une journée et une semaine, parfois même plus. Par exemple, la verveine peut sécher en une journée, tandis que la menthe verte peut prendre jusqu’à une semaine. En moyenne, le séchage se situe entre deux et quatre jours.
Si le processus prend plus de temps, ce n’est pas forcément problématique mais il faut s’assurer, à la fin, que les plantes soient bien sèches pour éviter les moisissures et garantir leur conservation.

Comment savoir si les plantes sont bien sèches ?
Une plante bien sèche conserve une belle couleur, sans traces d’oxydation ni de moisissures. Les feuilles émettent un léger bruit cassant lorsqu’on les manipule, et les fleurs se rétractent en durcissant.
En cas de doute sur le séchage, il est conseillé de laisser les plantes encore quelques jours supplémentaires. Si des traces de moisissures apparaissent, il est préférable de les jeter et de ne pas les conserver. Parfois, dans un lot, certaines feuilles ou fleurs peuvent ne pas être à la hauteur ; il est possible de trier et de ne garder que les meilleures, sans avoir à jeter l’ensemble du lot.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes ?

À mon sens, voici trois conseils importants :
- Ne pas manipuler les plantes une fois mises à sécher ; il est préférable de les laisser jusqu’à ce qu’elles paraissent visiblement sèches.
- Éviter de surcharger ou de tasser les plantes sur les claies, filets ou dans les bouquets, afin de garantir une bonne circulation de l’air.
- Ranger les plantes uniquement lorsqu’elles sont totalement sèches. Attention à ne pas attendre trop longtemps avant de les stocker, car cela peut entraîner une reprise d’humidité.
3. Tout savoir sur la conservation des plantes séchées
Comment conserver ses plantes séchées ?
L’idéal pour la conservation est d’utiliser du papier kraft, car il permet à l’air de circuler. Les sachets en kraft provenant des maraîchers ou boulangers, ainsi que les anciens paquets ou pots de tisanes en kraft, conviennent parfaitement. Une fois fermés, il est préférable de les ranger dans un placard sain.
Comme pour le séchage, il est important d’éviter l’exposition à la lumière directe et à l’humidité. Faites attention aux bocaux en verre, car un couvercle hermétique peut piéger l’humidité à l’intérieur.
Combien de temps peut-on les conserver ?
Dans de bonnes conditions de stockage, les plantes séchées peuvent généralement être conservées pendant une année. Il est important de se fier à l’œil et à l’odorat : si les plantes ne dégagent plus d’odeur ou si elles ont noirci, elles ne sont plus bonnes à utiliser. Évidemment, plus le temps passe, plus les propriétés et les arômes des plantes s’estompent.
Recette sympa : Durant l’été on a bu beaucoup d’eau de Verveine avec du jus de citron et du gingembre ! A servir bien frais ! Les plantes fonctionnent très bien aussi en boissons fraîches.
Découvrez Ferme Alpa
En 2024, Alice & Pauline ont lancé leur propre ferme en Haute-Vienne. Elles y cultivent avec soin des plantes aromatiques et médicinales, en agriculture biologique. Elles confectionnent avec amour de nombreux produits, comme des tisanes, des huiles, des sels, des bâtons de fumigation, des bougies…
N’hésitez pas à les soutenir, je vous laisse découvrir leur site Ferme Alpa !

Vous savez tout sur le séchage des fleurs et des plantes aromatiques et médicinales ! N’hésitez pas si vous avez des questions en commentaires 🌱
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Merci pour cet article très documenté ,on sent la passion de Pauline et Alice..
Ravie que cela t’ait plu ! 🙂