Lutter contre les cochenilles farineuses


S’il y a un insecte que je déteste trouver sur mes plantes, c’est bien la cochenille farineuse… J’avoue qu’elles me dégoûtent un peu (les pauvres, c’est pas de leur faute). Malheureusement, il n’est pas rare qu’elles s’invitent sur nos plantes. Elles sont souvent friandes des succulentes, des cactus, des orchidées, des agrumes comme le citronnier, et j’en passe. En ce moment, plusieurs de mes succulentes en sont envahies… Ma mère en trouve aussi régulièrement sur les siennes.

Dans cet article, je vous présente les cochenilles farineuses, les dégâts qu’elles peuvent causer sur nos plantes, et comment les éliminer naturellement ! 😊

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Le cauchemar des cochenilles farineuses

Il existe de nombreuses espèces de cochenilles. Les cochenilles farineuses comptent parmi les plus courantes sur nos plantes. Les espèces les plus communes de cochenilles farineuses sont :

  • Planococcus citri ou la cochenilles des agrumes : elle est souvent présente sur les plantes d’intérieur et les agrumes (comme le citronnier ou l’oranger) comme son nom l’indique,
  • Pseudococcus viburni, aussi appelée la cochenille de la tomate,
  • Pseudococcus longispinus, la cochenille à longue queue.

Les cochenilles farineuses sont très reconnaissables. Les femelles ont un aspect blanc poudreux (d’où leur petit nom). Vous pourrez parfois les voir se déplacer sur vos plantes infestées. Leurs oeufs forment également des sortes de poches cotonneuses. Vous verrez rarement les mâles sur vos plantes : ce sont de tout petits insectes volants.

Les cochenilles farineuses ont le chic pour se fourrer dans les petits recoins de nos plantes, dans les interstices, c’est pourquoi l’on passe souvent à côté des débuts d’infestation. On ne se rend compte de leur présence que lorsqu’elles sont déjà bien installées et forment des amas blancs… Lors de grosses infestations, elles peuvent complètement recouvrir les tiges et/ou les feuilles des plantes.

Deux cochenilles farineuses se cachent sous les feuilles d’un echeveria
Source : INRA

Les cochenilles farineuses sont très prolifiques. Les femelles peuvent pondre plusieurs centaines d’oeufs au cours de leur vie. Si vous en repérez sur vos plantes, mieux vaut prendre les devants ! Plus l’infestation est importante, plus il sera difficile de s’en débarrasser…

Les cochenilles prospèrent dans les milieux chauds, humides et peu aérés. Elles se plaisent dans les serres et à l’intérieur de nos logements. Cette année, je n’ai pas été embêtée tant que mes plantes grasses étaient à l’extérieur, mais dès que je les ai rentré pour l’hiver, paf !

Il arrive souvent que les cochenilles débarquent sur nos plantes suite à l’adoption d’une nouvelle plante qui en était infestée. Pour éviter de contaminer vos plantes, pensez à bien inspecter toute nouvelle plante, et laissez-la en quarantaine pendant quelques temps. Mieux vaut prévenir que guérir.

Des dégâts non négligeables sur nos plantes

Lorsqu’elles sont nombreuses, les cochenilles peuvent causer des dégâts importants sur nos plantes. Insectes piqueurs-suceurs, elles percent les tiges et les feuilles et se nourrissent de leur sève. Elles provoquent alors un ralentissement de la croissance, un jaunissement et une déformation des feuilles. En cas de grosse infestation, elles provoquent un affaiblissement généralisé voire la mort de la plante.

Présence de miellat
Apparition de fumagine
Une colonie de fourmis protège les cochenilles

Les cochenilles farineuses sécrètent du miellat, une substance collante et sucrée. Si les feuilles ou les tiges de vos plantes deviennent collantes, pensez à vérifier s’il n’y a pas des cochenilles ! Ce miellat sucré est particulièrement apprécié par les fourmis, qui « élèvent » les cochenilles et les protègent contre leurs prédateurs.

Le miellat peut être envahi par un champignon, la fumagine. Les feuilles se recouvrent alors d’une sorte de suie noire, qui gêne la photosynthèse de la plante. Vous pouvez nettoyer le miellat et la fumagine à l’aide d’eau et un peu de savon.

La lutte biologique contre les cochenilles farineuses

– Collaboration commerciale avec Biogrowi –

Malheureusement, les cochenilles farineuses sont un problème récurrent sur mes plantes grasses au fil des années. Si vous repérez des cochenilles farineuses sur vos plantes, je vous conseille d’en enlever manuellement le plus possible pour limiter leur progression. Si elles sont très nombreuses, et si votre plante le supporte, n’hésitez pas à la passer sous un jet d’eau suffisamment fort pour en décoller un maximum. Ensuite, plusieurs options s’offrent à vous. J’ai eu l’occasion de tester plusieurs méthodes pour s’en débarrasser :

  • Vaporiser les plantes infestées à l’aide d’un insecticide végétal,
  • Vaporiser une solution anti-cochenilles maison (eau+savon noir+huile végétale+alcool 90°),
  • Nettoyer manuellement les plantes avec de l’alcool à 90…

J’ai obtenu des résultats assez mitigés, surtout en cas de grosses infestations. Par ailleurs, cela m’embête toujours d’utiliser des substances dont je sais qu’elles ne font pas de distinction entre les « bons » et les « mauvais » insectes (insecticide même végétal, savon noir, etc.). Il existe pourtant une alternative, souvent moins connue : celle de la lutte biologique !

Si vous souhaitez lutter naturellement contre les cochenilles farineuses, vous pouvez vous tourner vers leurs insectes prédateurs. Ils présentent des avantages non négligeables : non seulement c’est naturel, mais ils font tout le travail à notre place. Attention, il ne faudra pas utiliser d’insecticides avant ou après leur introduction.

J’ai testé de recourir à deux insectes auxiliaires pour faire face à l’infestation de mes succulentes : les Chrysopes et le Cryptolaemus montrouzieri (ou Crymo pour les intimes). Il est tout à fait possible de les combiner. Ils ne comportent aucun danger pour l’homme et les animaux.

J’ai trouvé ces insectes auxiliaires chez Biogrowi, une entreprise familiale belge spécialisée dans la lutte biologique. Vous pouvez bénéficier de 10% de réduction sur leur site Internet avec le code affilié #TROQUETAPLANTE10 ! (N’oubliez pas le ‘#’). C’est grâce à eux que j’ai pu en apprendre davantage sur les insectes auxiliaires !

Les oeufs et les larves de chrysopes, des alliées contre les cochenilles

Les chrysopes sont des insectes auxiliaires voraces ! Leurs larves se nourrissent des cochenilles farineuses (y compris des oeufs), mais aussi des larves de thrips, des pucerons et des araignées rouges.

Larves de chrysopes
Oeufs de chrysopes sous forme de cartes à suspendre

Pour traiter vos plantes à l’aide de chrysopes, deux options s’offrent à vous. Vous pouvez opter pour les larves de chrysopes. Elles sont conditionnées dans un tube rempli d’écales de sarrasin. Il suffit de saupoudrer le contenu au plus près des foyers de cochenilles, sur le substrat, sur les feuilles ou dans des boîtes à suspendre. Il faut bien les répartir.

Vous pouvez aussi choisir les cartes à suspendre, qui contiennent des oeufs de chrysopes. Il suffit de les accrocher aux tiges de vos plantes. Quelques jours plus tard, les œufs de chrysopes vont éclore, et les larves vont se répandre sur les feuilles des plantes à la recherche de nourriture.

Modulez le nombre de larves de chrysopes ou de cartes à suspendre en fonction de la taille de la plante et de l’ampleur de l’infestation. Comptez en moyenne 5 à 20 larves par plante.

Les larves de chrysopes sont toutes petites, mais elles sont visibles à l’œil nu (je vous les montre en vidéo ici). Vous les verrez parcourir vos plantes. Elles restent actives pendant deux à trois semaines sur vos plantes. Leur population s’autorégule naturellement : les chrysopes meurent une fois qu’elles ont mangé tous les insectes nuisibles. Très peu de larves parviennent au stade adulte, vous en verrez très rarement dans votre intérieur.

Seulement une semaine après leur introduction, l’évolution est assez flagrante sur mes plantes infestées. Sur mes plantes grasses où les cochenilles étaient les plus nombreuses et visibles, leur nombre a considérablement réduit ! Au bout de quelques semaines, je ne voyais plus de cochenilles à l’horizon.

Les larves Crymo

Le coléoptère Cryptolaemus montrouzieri (Crymo) appartient à la famille des coccinelles. Niveau look, les larves Crymo ressemblent à s’y méprendre aux cochenilles farineuses. Mais ne vous inquiétez pas, elles s’en feront un festin, quel que soit le stade de développement des cochenilles (oeufs, larves, adultes). Les larves Crymo peuvent dévorer jusqu’à 30 cochenilles par jour. Les restes vides des cochenilles restent sur les plantes une fois mangées.

De la même façon que les chrysopes, les larves Crymo sont conditionnées dans un tube. Répartissez son contenu sur les plantes touchées à proximité des foyers de cochenilles. Elles préfèrent une humidité et une température élevées. En comparaison, les larves de chrysopes sont moins regardantes.

Larves de Crymo
Un petit Crymo à l’abri dans une coque

J’espère que ce petit article vous aidera à lutter contre les cochenilles farineuses ! N’hésitez pas à me dire en commentaires si vous avez déjà rencontré ce problème sur vos plantes, et ce qui a marché (ou non) pour vous 😉

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20 commentaires

  1. J’ai acheté un plant de citronnier l’année dernière et il a subit une grosse infestation ! Je ne connaissais pas bien les cochenilles donc je n’avais pas été assez vigilente…
    J’ai passé des heures à tout retirer à la main et à tout inspecter, sans compter le changement de pot… Je penserai sans hésiter à tester les chrysopes la prochaine fois !

    1. rohlala mais oui ça prend un temps fou de tout nettoyer manuellement, sans compter qu’on peut passer à côté des oeufs/larves encore invisibles à l’oeil nu ! J’avoue que vu le nombre de succulentes touchées chez moi, les insectes auxiliaires étaient vraiment bienvenus..

      1. Nous avions un viburnum près de la terrasse, 2,50 m de haut, ses feuilles étaient recouvertes de poudre noire et elles tombaient beaucoup.. Hier, nous avons décidé de le couper car le carrelage de la terrasse était recouverte constamment de feuilles et de poudre collante noire.. c’est en le coupant que nous avons vu qu’il était envahi de cochenilles !😱 Nous avons aussi constaté la présence de fourmis à la base du tronc… Le problème c’est que j’avais des succulentes à proximité de cet arbre, j’ai peur qu’elles soient touchées aussi, je vais donc regarder de plus près aujourd’hui et je n’hésiterai pas à commander des larves de chrysopes… Votre article tombe vraiment bien ! Merci beaucoup 😉👍

        1. Je suis bien contente qu’il te soit utile, c’est la poisse qu’elles soient bien installées sur ton viburnum ! En complément, n’hésite pas à bien passer le jet sur le tronc et les feuilles pour éliminer le plus de cochenilles possible, ce sera plus facile pour te débarrasser des survivantes.

  2. Je cherche à me débarrasser de cochenilles à coques sur une de mes plantes d’appartement. Est-ce que les larves de chrysope sont également efficaces? Merci d’avance, je n’en peux plus de m’en débarrasser à la main! Belle journée ! Kath

    1. Malheureusement il existe peu d’insectes auxiliaires efficaces contre les cochenilles à carapace et à bouclier. Les chrysopes et les Crymo ne s’attaquent qu’aux cochenilles à corps mou, sans protection. Les larves chrysopes peuvent manger les cochenilles à carapace après leur éclosion, tant qu’elles n’ont pas encore formé leur carapace de protection ! Belle journée 🙂

      1. Super nouvelle que ces insectes auxiliaires puissent faire quelques choses pour les larves des cochenilles à coque ! J’ai nettoyé à l’eau et savon deux de mes plantes et je vais acheter les insectes auxiliaires pour les larves du coup ! Merci

  3. Bonjour,

    Merci pour ton article et ton retour d’expériences.
    Malheureusement le site ne propose plus la boite de larve Chrysopa, alors je vais essayer avec les cartes à suspendre et les crymo ! Je te dirai les effets chez moi.
    Je suppose avec ce problème de cochenilles sur ma Calathéa Paon. En même temps, elle demande un environnement avec au moins 50% de taux d’humidité, comme pas mal de mes plantes… Je me bats déjà actuellement contre les moucherons de terreau (j’ai lu ton autre article, j’ai pris les pièces + nématodes, j’en suis au début, j’ai mis des pièges (ils sont blindés) et des nématodes. Pour le moment je vois encore voler, mais moins qu’avant. Ce n’est pas fini, mais bon…!), qui aime aussi l’humidité.
    Merci pour ton code promo, ça fait toujours du bien de voir le -… sur le résultat global!

    Bonne journée à toi,
    Mathilde

      1. Ah oui mince, j’ai dû mal rechercher quand je suis allée sur le site.
        Au final j’ai repris les coccinelles autocollantes et les nématodes pour les moucherons: je commence à en venir à bout! J’en ai toujours 3/4 qui volent par ci par là, mais entre les coccinelles et deux fois les nématodes, j’y suis presque. Et pour les cochenilles : éradiquées en quelques jours avec les cartes et les crymo! Incroyable. Merci pour tes bons conseils.

  4. Bonjour 🙂

    j’ai des cochenilles sur mon coleus et je m’en rend compte tardivement 😭
    J’ai coupé quelques tiges abîmées, retiré quelques feuilles et gratté ce que j’ai pu gratté sur les tiges.

    Face à l’urgence de la situation je vais opter pour la solution vinaigre et savon noir. Est ce qu’il y a une durée de traitement ? Dois je le vaporiser tous les jours ?

    Je pense aussi à changer son pot et sa terre mais j’ai peur de le brusquer …

    Merci pour ton retour 🙏

    1. Bonjour, aïe ! Je n’ai pas entendu parler de solution à base de vinaigre contre les cochenilles, mais tu peux faire un mélange eau/savon noir/huile végétale/alcool 90° pour essayer de t’en débarrasser. Le problème étant que les coléus ont le feuillage un peu fragile et « poilu », j’ai peur qu’il ne supporte pas très bien des vaporisations répétées. Personnellement, j’ai trouvé que la lutte auxiliaire était plus efficace et vraiment moins contraignante !

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